Le concept République et sa
classification ont été à l’ordre du jour le samedi 1er novembre, au cours des travaux en ateliers sur le jubile
d’or du Palu au cours de la communication du sénateur She Okitundu. Un grand
débat de juristes qui sans nulle doute, a tendance à verser dans un débat
d’universités. Pour le sénateur She Okitundu, il ne va pas par le dos de la
cuillère. La Troisième République est introuvable sur le plan juridique en RD
Congo. Il faut un acte abrogatoire pour passer d’une République à une autre.
Dans l’histoire de la RD Congo, Pour
l’orateur, « Nous ne sommes pas à la règne de la troisième République et
reconnaître la deuxième République, c’est une contradiction flagrante et un
sujet à controverse… ». She Okitundu estime qu’il faut d’abord vider la
question du péché originelle dans l’histoire mouvementée de la RD Congo.
« La première République en RD Congo issue de la loi fondamentale de 1960
a été assassiné le 5 septembre de la même année. La République a pris le chemin
de l’exil… », a constaté l’orateur. Pour la petite histoire, le 5 septembre 1960, le Président Kasa-Vubu
passe à la radio pour annoncer la
révocation de son premier ministre Patrice Emery Lumumba ainsi que six autres
ministres. Moins d’une heure plus tard, ce dernier annonce à son tour la
destitution du Président. En date du 15 septembre 1960, après que Kasa-Vubu et
Lumumba se furent destitués réciproquement. Le Colonel Joseph-Désiré Mobutu,
Commandant de la force publique opéra un coup d’Etat neutralisant la
Présidence, le Gouvernement et les deux chambres du parlement. Le 24 novembre 1965, à la tête du
Haut commandement militaire, le Lieutenant-colonel Joseph- Désiré Mobutu a pris
le pouvoir en République démocratique du Congo (Rdc) démettant ainsi le tout
premier président de ce pays Joseph Kasa Vubu. Obligé de fuir le pays le 17 mai
1997 à l’approche des troupes de l’Afdl avec en tête feu Laurent-Désiré Kabila
qui l’a succédé au pouvoir, il a trouvé la mort le 7 septembre la même année,
terrassé par la maladie et aussi certainement par le souci au Maroc où il était
en exil.
Dans ce
contexte d’un pouvoir autoritaire antithèse de la République, on ne peut pas
parler de la deuxième République, fustige She Okitundu dans une approche
juridique. Dans cette approche, l’orateur estime que c’est un abus de langage
et une flagrance de parler en terme de la 2ème République. Une république
est un régime politique où les fonctions du Chef de l’Etat ne sont pas
héréditaires mais procédant d’une élection. Pour l’orateur pour qu’il puisse
avoir une troisième République, il faut a priori avoir une deuxième République.
Donc, pour She Okitundu, la troisième République est introuvable. Il estime
qu’il faut un acte abrogatoire pour passer à une autre République. Cette
approche a ramené l’orateur à penser à la refondation de la République assassinée. « Notre combat
actuel doit se focaliser à la restauration de la République ».
Pour Adolphe
Muzito, cadre du Palu qui a donné les orientations des travaux. Il a précisé qu’à travers ces échanges, son
parti veut aller avec les congolais au fonds des choses, en réfléchisant sur
les attributs de la souverainété de l’Etat que sont notamment la défense, la
diplomatie et la monnaie. Au terme de réflexions, les participants devront
reproduire des recommandations pertinentes devant permettre à la RD Congo de
décoller.
La Refondation de la RD Congo
Le
secrétaire Permanent et Porte parole du Palu, Willy Makiashi a donné le ton à cette
première journée scientifique. L’orateur a planché sur l’Etat et sa formation.
Il a constaté que la RD Congo est en crise et qu’il faut sa refondation qui
passe par la mise en place d’une constitution qui reflète les aspirations du
peuple. Il a rappelé les éléments constitutifs d’un Etat moderne à savoir, le
territoire, la population, le pouvoir, la capacité d’entrer en relation avec
les autres et la constitution. Le deuxième intervenant, le professeur Tshibangu
Kalala, tel un enseignant, il a rappelé la genèse de l’Etat congolais, né au
départ comme une organisation non gouvernementale, appelée, Association
internationale pour le Congo, une œuvre personnelle de Léopold II, devenue à ce
jour, un Etat après avoir été une colonie Belge. Il a démontré que ce sont des
étrangers qui ont conçu le Congo et ils l’ont fait loin des terres congolaises
pour réaliser leur rêve en Afrique Centrale. Il revient au stade actuel aux
congolais de s’assumer pleinement et de prendre en main la destinée du pays.
Pour sa part, le député national, Christophe Lutundula Apala s’est
appesanti sur les régimes politiques. Il a, à ce sujet, donné le contenu des
régimes politiques organisés par les différents textes constitutionnels qui ont
régi la RD Congo depuis l’indépendance en 1960 jusqu’à ce jour. Il a mis un
accent sur l’esprit qui avait guidé le législateur en relevant les types des
régimes politiques appliqués en RD Congo à savoir, le régime parlementaire,
semi-présidentiel et présidentiel, qui est devenu le régime présidentiel fort
ou rigide à l’époque de la deuxième république.
La constitution du 18 février n’est
pas une œuvre des belligérants
S’agissant
particulièrement de l’actuelle constitution dite du 18 février 2006, adoptée
par le peuple par voie référendaire, Christophe Lutundula a réaffirmé que ce
texte de loi a été conçu et rédigé par les congolais, contrairement à une
opinion qui parle d’une œuvre des belligérants. Toutefois, a-t-il reconnu, s’il
y a des problèmes, on doit se mettre ensemble pour les résoudre. Il a plaidé
pour la mise sur pied d’une commission d’experts pluridisciplinaires chargés de réexaminer la constitution dans la
perspective de l’étoffer et l’enrichir au regard des réalités actuelles du
pays.
Saint Hervé M’Buy
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire